mardi 20 février 2018

Les sons de la PACIFIC 231





















Je ne résiste pas au plaisir de partager avec nos lecteur ce magnifique texte d'André CHAPELON, génial ingénieur français du temps des machines à vapeur, spécialiste de l'optimisation de ces machines (il transforme une locomotive Pacific : double la puissance avec une consommation de charbon diminuée de 20 % et une consommation d'eau réduite de 30%et comme les ingénieurs de cette époque ayant une bonne culture classique, il commentait la fin de la traction à vapeur comme suit :

"Ainsi s'est achevée en France l'histoire de la locomotive à vapeur, machine merveilleuse grâce à laquelle ont été rendus possibles les progrès du XIX ième siècle et qui aura procuré à ceux qui l'auront servie le privilège d'avoir connu des heures exaltantes, parce que leurs facultés d'hommes y auront trouvé leur plein emploi.
Il faut avoir éprouvé les sensations fortes qui naissent ainsi au cours de ces luttes héroïques dont l'enjeu est un horaire tenu ou un record battu pour que reste à jamais gravée dans la mémoire l'impétueuse beauté de ces extraordinaires machines.
Comme l'être vivant, elles puisent dans la chaleur la source du mouvement et, pour assouvir les exigences de leur brasier dévorant dont l'éclat insoutenable à la vue vous rejette en arrière, il faut tout l'art d'hommes que ne remplacera jamais un robot.
Ayant revêtu des formes sans cesse plus expressives des fonctions qu'on attendait d'elle : force ou vitesse, l'esthétique de la locomotive à vapeur, si conforme à la conception platonicienne du beau qui résulte de l'expression d'une vérité, a depuis toujours frappé l'imagination des foules et suscité parmi elles un nombre insoupçonné d'admirateurs passionnés.
Puissent les engins nouveaux (...) susciter auprès des générations qui montent autant d'enthousiasme et autant de vocations que celle qui restera la plus vivante et la plus belle des machines : la locomotive à vapeur."
(cf. "L'aventure scientifique et technique de la vapeur" p 254)

A l'écoute de ces machines on ne peu que comprendre son point de vue !
Rendez vous le 24 avril sur FRANCE 5.