vendredi 27 octobre 2017

La conquête du rail : 1er tournage d'un nouveau documentaire de France 5 : La locomotive SEGUIN

Après un documentaire "conquérir le ciel " réalisé par Gabriel MARTIARENA & Emanuelle SUDRE en 2016 et diffusé sur FRANCE 5, nous voici de nouveau associés avec la société de production "Pourquoi pas la lune" pour un documentaire sur l'histoire du Rail et des trains.

Hier avait lieu le premier jour de tournage. Nous avions rendez vous avec une reproduction de locomotive SEGUIN de 1829.


Marc SEGUIN est un grand ingénieur français célèbre pour avoir popularisé la chaudière tubulaire et surtout pour avoir pensé l'aménagement du territoire pour créer les premières lignes ferroviaires modernes. Sa locomotive de 1829 est un banc d'essai pour cette chaudière innovante. Il adopte une disposition de cylindre hérité des cylindres de moteurs marins (vertical) et conçoit donc un embiellage assez complexe pour transmettre le mouvement aux roues.

 La locomotive remorque son tender chargé des fonctions de ventilation (grâce à de grand ventilateurs centrifuges entraînées par une courroie), d'alimentation en eau (avec une réserve de 1000 litres) et d'alimentation en combustible. L'ensemble roulant à une masse de 10 tonnes.

Le cylindre est flanqué à gauche d'une pompe à eau chargée compléter le niveau d'eau de la chaudière en cours de fonctionnement et à droite de son distributeur à tiroir qui permet de l'alimenter en vapeur des deux côtés du piston (piston double effet).

 Notez les jolis graisseurs, typique de cette époque !

L'utilisation d'un cylindre vertical par Marc SEGUIN l'a conduit à concevoir un embiellage curieux constitué d'un joug lié à la tige de piston qui entraîne deux bielles reliées aux manivelles des roues. Les deux roues sont synchronisées par une bielle horizontale de jonction. Lorsque les bielles sont inclinées (un peu comme sur cette photo), elles exercent une composant de poussée radiale sur la tige de piston ce qui est nefaste à son bon fonctionnement. Marc SEGUIN à donc ajouté deux autres bielles (ici en vert) reliées à un palonnier dont l'axe central est fixé sur le joug. Ce dernier équipage mobile reprend les charges radiales exercées par les longues bielles.
C'est bien compliqué et son concurrent Stephenson, va très vite abandonner tout cela et relier les pistons aux roue par une bielle en attaque directe.

 La vue du poste de pilotage !
 Et c'est parti, après deux heures de chauffe, la locomotive s'ébranle.










 L'esthétique "Steampunk" est partout présente.

 Une vue particulièrement intéressante de la chaudière à tubes et du foyer.
 Les roues en bois, identiques à celles des affûts de canons de l’époque.

 Votre serviteur en promenade sur le tendeur de la locomotive.
Quelques centaines de mètres plus loin, une rame de TGV permet de mesurer le progrès accompli !